Ce n’est pas le seul, mais c’est sans doute l’un des plus "gros" 😊 mythes concernant l’accouchement.
Combien de maman sont venues vers moi l’air angoissées en me disant que leur gynécologue leur avait dit qu’elles allaient avoir un « gros bébé ». Les estimations de poids faites lors des échographies laissent place à toutes sortes de peurs, en particulier celles de l’équipe médicale qui souvent s’empresse de vous proposer une provocation ou une césarienne. La première chose à prendre en compte, c’est que le « gros poids » de votre bébé n’est qu’une estimation. Ce calcul a une marge d’erreur ! Votre gynécologue pourra vous le confirmer, cette marge d’erreur est en moyenne de plus ou moins 10%. Ce qui est énorme, et l’erreur peut possiblement être plus élevée encore. Prenez le cas d’un bébé qui pèse 4 kg. Son poids estimé par échographie aurait pu être 3.6kg ou 4.4kg ce qui laisse potentiellement 800gr de latitude. Je vous laisse imaginer la différence dans votre état d’esprit si juste avant d’accoucher, on vous annonce que votre bébé pèse 3,6kg ou alors 4,4 kg. Pourtant il s’agit de la même estimation et du même bébé. Ces chiffres ne sont qu’une approximation et ils sont rarement justes ! Alors les discours interventionnistes du type « Vous ne pourrez pas accoucher sans aide » ou « c’est vous qui voyez si vous voulez prendre ce risque pour vous et votre bébé » sont à relativiser. Votre bassin et votre vagin sont capables d’une adaptation que vous ne pouvez même pas soupçonner. En effet pendant la grossesse, et particulièrement au cours du 3ème trimestre, votre corps sécrète de la relaxine, une hormone qui confère souplesse et élasticité à tous vos tissus et articulations. A une certaine époque, il était d’usage de faire une pelvimétrie (mesure du bassin) dès que madame semblait menue et/ou que le bébé était soupçonné d’être « gros ». Ceci afin de s’assurer que le bébé pourrait passer au travers du bassin de sa mère. Cela ne se fait plus que dans de rares cas. Car les équipes médicales se sont aperçues que les articulations du bassin étaient capables de bouger durant l’accouchement, de sorte à augmenter considérablement le diamètre par lequel le bébé passe. La place que votre bébé aura pour passer le jour "J" n’est donc pas réellement prédictible. Et les os du crâne de votre bébé eux aussi font preuve de souplesse pour s’adapter à l’espace dont ils disposent et ce sans conséquences néfastes. Le crâne de votre bébé reprendra une forme harmonieuse dans les jours qui suivent la naissance. Le poids de votre bébé ne rendra pas votre accouchement plus long ou douloureux. Ce n’est pas le fait que le corps de votre bébé soit potelé qui rendra sa sortie plus longue ou difficile. C’est plutôt son périmètre crânien ou plus encore la position dans laquelle il va présenter sa tête qui va jouer sur la sensation d’étirement de votre vagin. Vous pouvez donc accoucher difficilement d’un bébé de 2,9kg ou facilement d’un bébé de 4,3kg. Votre propre position aura aussi un impact majeur sur vos sensations et la facilité avec laquelle votre bébé va naître. Les positions de types accroupies, debout, assises sur une chaise Maya, ou à quatre pattes sont facilitatrices. Elles utilisent la force de la gravité qui est un atout majeur et laissent libre les articulations de votre bassin qui peuvent ainsi s’étirer plus facilement. Ces positions diminuent les sensations douloureuses, elles permettent à votre bébé de sortir plus rapidement et protègent votre périnée. La nature est ainsi faite : c’est vous qui fabriquez votre bébé, et il sera adapté à votre corps. A priori, vous portez le bébé que vous serez capable de mettre au monde. Une complication que craint l’équipe médicale, c’est la dystocie des épaules. C’est un problème grave qui nécessite une manœuvre obstétricale. Dans certains cas le pronostic vital peut être engagé. Ce problème est très rare, mais il est plus présent en cas de macrosomie fœtale (gros bébé). Raison pour laquelle, les gynécologues préfèrent intervenir « au cas où » dans les grossesses où il y a une suspicion de macrosomie. N’hésitez pas à dialoguer avec votre gynécologue et/ou l’ équipe qui vous entoure. Souvent, à vouloir trop prévenir des risques hypothétiques, on crée d’autres complications, car une intervention en amène fréquemment une autre.
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BienvenueL’accouchement naturel vous attire. Toutefois vous avez quelques craintes et questions quant à ce que cela implique. Archives
Juin 2023
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