Les rituels sauvent la vie. Celles qui sont passées par de grandes initiations et qui ont eu la sagesse de ritualiser le savent.
Les rituels permettent de symboliquement marquer les étapes de nos vies et d'ouvrir notre conscience aux changements. Ils nous raccrochent à la matière tout en nous permettant de nous connecter au subtil. Ils nous relient les uns aux autres. Ils relient nos corps et nos âmes. Ils nous relient à la terre, à l'eau, à l'air et au feu de la Vie. Ils permettent d'honorer la vie que ce soit pour sa beauté, sa lumière, sa grâce, sa laideur, son injustice et ces ombres. Ce sont des phares qui nous éclairent quand nous sommes dans les ténèbres, ils ne nous disent pas où aller mais nous permettent de voir le chemin déjà parcouru. Nous rappelle que si nous sommes venues jusque-là, nous pourrons certainement faire quelques pas de plus et en sortir grandies. Ce sont des ancres lorsque la tempête fait rage et que l'on perd pied. Ce rituel de cataplasme au henné et une très belle façon de se relier à son corps, ses racines et de se réaligner. C'est un soin hydratant et la belle couleur rouge orangé qu'il dépose sur la peau et un rappel quotidien qui permet l'enracinement. Cette belle couleur à chaque fois que nous l'apercevons cachée sous la plante de nos pieds, nous fait nous souvenir de notre incarnation terrestre, et nous permet de marcher en conscience, un pas après l'autre, solidement ancrées malgré les intempéries de la vie et du post-natal en particulier. De toute évidence, ce type de soin est très ancien. Je n'en connais pas l'origine exacte. Il m'a été transmis par Fanny Meier, qui l'a elle même reçu de Fabienne Mollard, et ainsi de suite. Merci pour cette transmission.
0 Commentaires
Identifier les compétences "oubliées" des bébés et de leurs parents, les valoriser et les utiliser. Je mets « oubliées » entre guillemets parce que je pense que ces compétences ancestrales sont inscrites au fond de nous et que ce n'est que notre société qui nous procure l'illusion de cette perte. Redonner de la visibilité à ces compétences est une approche qui me passionne depuis quelques années en ce qui concerne la naissance et c'est seulement en 2020 que j'ai découvert que je pouvais avoir une attitude similaire en ce qui concerne le besoin d'élimination des bébés/jeunes enfants. Lorsque j'ai découvert le livre d'Ingrid Bauer sur l'hygiène naturelle infantile (HNI) ce fut une petite révélation. J'ai d'abord testé cette approche avec mon 3ème enfant âgé de 2 ans, qui n’avait eu que des couches jusque-là. Puis j'ai expérimenté avec mon 4ème enfant dès ces 3 semaines de vie. Je m'étais toujours demandée comment faisaient les parents qui n'avaient pas de couche ? Et pourquoi cet apprentissage concernant l'élimination était si difficile en Europe ? Cette première lecture m'a permis de déconstruire un certain nombre de mythes. Tout d'abord j'ai découvert que les bébés n'étaient pas incontinents. En effet, ils n'éliminent pas les urines et les selles au fur et à mesure qu'ils en produisent comme je l'imaginais, mais seulement lorsque leur vessie ou rectum donnent des signes qu'il est nécessaire d'évacuer. Ils éliminent très rarement en dormant. Grâce aux principes de l’élimination communication, si on leur propose d’éliminer au-dessus d’un pot ou des toilettes les bébés sont capables de se relâcher et d’éliminer à l’endroit indiqué. J'avais beaucoup de méconnaissances liées au fait que les couches cachent visuellement ce qui se passe. Elles sont si absorbantes, qu'il n'y a pas besoin d'être réellement attentif à son bébé. Je crois aussi que le fait de m'être fait uriner dessus lors des changements de couches ou lors du bain avait participé à cette vision que je me faisais du bébé incontinent. Je pense qu'il en va de même pour le bébé lui-même, les couches actuelles si performantes cachent visuellement et sensuellement ses urines et ses selles. Il s'habitue à rester dedans ses excréments et perd le contact avec les signaux de son corps, puisqu' il se trouve en permanence sur une sorte de « toilettes portatives ». Ce premier changement de vision implique qu'il ne s'agit pas pour les bébés d'apprendre à retenir comme je le pensais, mais plutôt de rester en lien avec les signaux de leurs corps qui indiquent le besoin d'éliminer. Une fois ces signaux perçus et reconnus, il s'agit d'apprendre non pas à retenir mais plutôt à les communiquer puis à se relâcher/se détendre pour éliminer dans un endroit approprié. Changement de paradigme bonjour ! L’élimination communication commence donc par une phase d’observation tant pour les parents que pour le bébé, de quelques heures par jour durant quelques jours. L’idée est de le laisser dévêtu à partir de la taille (avec des jambières pour pas qu’il ait froid si on est en hiver) et d’observer quels sont les signaux (mimiques et bruit, agitation, concentration, …) qu’il fait juste avant d’uriner ou d’aller à selle. Cela permet au bébé de ressentir les sensations procurées par l’élimination. L’observation est un des 4 axes qui permet de proposer à son bébé d’éliminer ailleurs que dans sa couche. Les 4 axes L’observation : lorsque vous voyez vote bébé émettre des signaux comme devenir rouge, se concentrer ou au contraire s’agiter, faire certains sons, lorsqu’il ne veut plus être porté et qu’il essaie de sortir de l’écharpe. Vous pouvez alors lui dire que vous allez lui proposer le pot ou autre. C’est assez impressionnant de voir qu’assez rapidement même tout petit, le bébé est capable de différer de quelques secondes son besoin d’éliminer afin d’éviter de le faire dans son lange. L’horaire : Vous pouvez noter à quelle heure votre petit fait ses besoins et voir s’il y a une récurrence, c’est parfois le cas. Personnellement, le concept de moment fonctionne mieux que les horaires. C’est-à-dire, par exemple, lui proposer le pot au réveil ou juste après une tétée. Ça ne sera pas forcément à la même heure, mais au même moment. L’intuition : Parfois cela ne s’explique pas, mais vous avez le sentiment que votre bébé doit éliminer. Certains parents disent ressentir une forme de chaleur, comme si le bébé était en train d’uriner. La suggestion : A chaque fois que vous observez votre bébé éliminer, vous verbalisez ce qui se passe en disant par exemple « caca ou pipi » ou encore « hmmm ou pssst ». Votre bébé va associer le son que vous faites à son action. De plus grâce à sa position accroupie, son dos collé contre votre ventre, le bébé va sentir votre abdomen se contracter et se détendre lorsque vous ferez les suggestions tel « hmmm ou pssst ». Il y aura donc non seulement une communication verbale, mais également sensorielle. Pratiquer l’élimination communication (EC) ou hygiène naturelle infantile (HNI) ne signifie pas forcément de se passer définitivement de couches. Il est tout à fait possible de pratiquer tout en mettant des couches ou des langes, la nuance étant de ne pas les utiliser comme toilettes portatives.
Les avantages que j’ai constaté lors de cette pratique :
C’est tout simplement reprendre conscience de ses propres compétences de mère et de bébé, deux choses qui ont été très oubliées ces dernières décennies, notamment par rapport à l’enfantement et l’allaitement. Que mon bébé garde le contact avec ses besoins, je ne l’avais jamais réalisé jusqu’à ce que je pratique l'HNI, mais je pense que c’est un point très important pour la suite de sa vie. Et en disant cela, je ne pense pas juste au fait d’être capable d’aller au WC ou de ne pas être trop impressionné par ses selles. Mais tout simplement d’être capable de rester en lien avec ses besoins (pas seulement avec son besoin d’éliminer) et de les respecter. Ça me parait essentiel. Il est tellement plus simple de rester en lien, plutôt que de s’en couper pour ensuite mettre des années à s’y reconnecter. Avez-vous remarqué le génie de l’industrie, qui pour nous vendre sa production, arrive à nous faire croire que nous avons perdu nos compétences et qui nous déconnecte de nos corps dès l'enfance pour mieux continuer à l'âge adulte. Je pense à la capacité à naître de nos enfants, à leur capacité à produire et téter le lait nécessaire à leur survie, à leur capacité à éliminer. Et les mêmes thèmes reviennent à l'âge adulte, capacité à enfanter, à allaiter, à materner nos nouveau-nés. Et cerise sur le gâteau, avez-vous remarqué que la plupart des femmes portent aussi "des couches culottes" à l'âge adulte pendant leurs lunes ? Et oui, nous aussi nous pouvons nous en passer (en tout cas en grande partie) en nous reconnectant à notre utérus et en allant libérer le flux de règles dans les toilettes. Ça s'appelle le flux instinctif libre pour celles qui auraient envie de se renseigner. Nous croyons gagner du temps et de la liberté en utilisant les couches comme des toilettes portatives, nous croyons gagner du temps et de la liberté en utilisant tous les produits que l’industrie et les pharmas veulent nous vendre, mais il n’en est rien. Si vous êtes tenté par l’aventure de l’élimination communication, essayez ! Vous serez surpris de ce que cette expérience vous apportera. Votre doula Valérie Quelques références : Livre d’Ingrid Bauer « Sans couches, c’est la liberté. » Hygiène naturelle infantile - Le petit pot plus tôt (hni.quebec) www.misspsychomot.com www.quanitkmama.com Il y a de multiples façons d'honorer le placenta, comme faire une empreinte, sécher le cordon ombilical pour créer un attrape rêve, le planter sous un arbre, etc. Le rituel du placenta lotus consiste lui à ne pas clamper, ni couper le cordon ombilical entre le nouveau-né et son placenta, y compris après la délivrance. Le placenta demeurera donc lié au nourrisson jusqu'à ce qu'il se détache de lui-même. Certains parents y voient de nombreux bénéfices pour leur bébé et eux-mêmes. Cette pratique, où le cordon n'est pas clampé, permet par exemple au bébé sur le plan physique de récupérer l'entier de son sang (environ 1/3 de son volume sanguin total), de son fer et de ses cellules souches. Apparemment, des échanges entre bébé et placenta continueraient même de se faire après la naissance de celui-ci, ceci bien évidemment sans évidence scientifique. Avec les fortes sensations vécues par le nourrisson à son arrivée sur terre, les familles pratiquant un placenta lotus cherchent à rendre la transition plus douce en ne séparant pas leur bébé de son placenta qui lui a tenu compagnie, et prodigué la vie durant toute la grossesse. Pendant la grossesse, le placenta et son cordon sont en quelque sorte le premier « compagnon, doudou ou ange gardien » du bébé. Certaines traditions le nomment d’ailleurs comme « le jumeau » du bébé. Peut-être avez-vous déjà observé lors d’une échographie que votre enfant à venir tenait son cordon dans la main, comme s’il jouait avec. Une naissance lotus est donc une opportunité d’offrir une transition plus douce au nouveau-né en le laissant se séparer de son compagnon le placenta à son propre rythme (entre 2 et 10 jours), évitant ainsi un premier traumatisme de séparation. Libérant au passage le/la partenaire de l'injonction de notre société qui veut qu'il ou elle sépare (lourd de symbolique) le bébé de sa mère en coupant le cordon, qui plus est de façon prématurée, à savoir avant que le cordon ait cessé de battre et que le placenta ne soit sorti de l'utérus. Pour les parents qui sont rebutés par le fait d’attendre plusieurs jours que le placenta se détache, il est également possible de laisser le placenta naître encore attaché au bébé puis de couper ou brûler le cordon dans un deuxième temps. C’est une alternative très intéressante, qui préserve de nombreux avantages du placenta lotus et qui évite les inconvénients dus au fait que le bébé et le placenta restent liés quelque temps. Elle est de plus en plus pratiquée. Sur le plan spirituel, certains parents y voient également une chance d'offrir une incarnation optimale à leur bébé, le placenta véritable arbre de vie étant considéré par certaines traditions comme le corps physique de l'âme du bébé. Le placenta lotus permettrait donc de laisser le temps à l'âme de faire pleinement sa transition dans le corps du bébé. Robin Lim, sage-femme, voit quant à elle le placenta comme le tout premier chakra, celui contenant ou étant source de tous les autres. Elle a écrit un livre extraordinaire à ce sujet : « Placenta the Forgotten Chakra ». Son ouvrage décrit une multitude de traditions concernant les soins/rituels du placenta à travers le monde. En le lisant, on se rend rapidement compte que cela ne fait que très peu de temps que l'on a perdu tout respect pour le placenta et qu'il n’est plus considéré que comme un déchet médical. Ce changement, cette négation, a dépossédé les femmes et leurs familles de la naissance du placenta, appelée délivrance. C’est pourtant une des parties les plus importante de l’enfantement, celle dont la survie de la mère dépend. Un autre bénéfice du placenta lotus est la lenteur, la douceur et le respect qu'une telle pratique impose. Il est en effet mal aisé de courir partout avec son bébé lotus. Le mois d'or, avec le repos qui lui est propre, est donc facilité. Cela oblige à prendre chaque jour un moment privilégié pour s'occuper du placenta ; une forme de rituel et de révérence envers cet organe éphémère extraordinaire qui a permis la vie du bébé et de sa mère.
En effet, afin qu'il sèche sans odeur et se détache, certains soins spécifiques sont à lui apporter, comme le fait de le saler, de le recouvrir d'herbes aromatiques ou de fleurs séchées. Si vous en avez l’opportunité, je trouve très chouette d’aller cueillir ses propres herbes et fleurs puis de les faire sécher soi-même, cela amène beaucoup de poésie et de conscience dans ce processus. Le placenta est ensuite emballé dans des langes, puis mis dans un récipient qui permet la respiration. Ce processus est à recommencer chaque jour, jusqu’à ce que le cordon ombilical casse de lui-même. Certains déposent sur le placenta des cristaux, ou bien encore des amulettes. A chaque parent de ritualiser ce moment avec ce qui lui parle en fonction de ses propres croyances. Avez-vous déjà expérimenté une naissance lotus ? Quel était votre ressenti ? Est-ce que ça vous donne envie pour un futur enfantement ? Votre doula Valérie Lorsqu’un bébé boit au biberon une préparation lactée, il est marqué sur la boîte de lait artificiel la quantité exacte à lui donner par biberon et en tout par 24h. Cela permet le contrôle «total» de la situation. A la fin de la journée vous saurez exactement ce qu’il a bu, de ce qu’il n’a pas bu. Si vous avez fait le choix d’allaiter, la situation est tout autre. Pour commencer pas de boîte pour vous dire la quantité et le nombre de fois par jour où vous devez lui donner à manger ! Un total loose control !!! 😮😮😮 En revanche, vous aurez droit à une multitude de gens, des professionnels de la santé, des membres de la famille, des connaissances et même des inconnus qui vont vous donner leurs avis sur la question. Et vous savez quoi, vous serez toujours en train de faire faux ! Les remarques vont pleuvoir. Je vous fais part d’un petit florilège (de remarques vécues par moi et d’autres mamans) et des réponses « rêvées » de ma part. -Mais enfin, il faut donner des horaires à votre bébé et espacer les tétées de 4 heures, sinon vous n’aurez plus de vie! -Ben, tiens je n’avais pas remarqué que mon bébé avait déjà une montre accrochée à son poignet… -Il pleure beaucoup votre bébé et en plus il ne fait pas encore ses nuits. C'est que votre lait ne doit pas être assez riche, il a sûrement faim… - Mais oui, je ne vous avais pas dit, j’avais justement prévu de laisser mourir de faim ! - Il est pendu à votre sein ce petit, vous allez en faire un capricieux. - C’est clair, je ne sais pas pourquoi je le laisse téter. J’aurai mieux fait de l’envoyer se faire voir ou peut-être que c’est vous que je devrais aller envoyer se faire voir... Le milieu médical ne fait pas exception. Malheureusement, les remarques sur l'allaitement dans ce cadre-là qui fait figure d'autorité, conduisent souvent à une interruption ou à un allaitement complété avec du lait artificiel. -Madame, votre bébé est au-dessus de sa courbe de poids. Vous aimez sans doute beaucoup l’avoir accroché à votre sein (petit clin d’œil), mais il va falloir vous calmer un peu, apprendre à le lâcher… -Mais oui, pourquoi je n’y avais pas pensé plus tôt. Je vais lui arracher mon sein de la bouche et lui apprendre un peu la vie à ce morveux, hein, quand même ! Je ne sais pas vous, mais je trouve que c'est typiquement le genre de remarque derrière laquelle se cache le tabou de l'inceste. Et passé les six mois de l'enfant, ce genre d'insinuations commence à pleuvoir. -Madame, votre bébé a baissé sa courbe de poids. Il va falloir accepter que vous n’avez pas assez de lait et passer au biberon. - Ah, et vous, vous allez devoir accepter que vous n’avez pas d’expérience en matière d’allaitement et le fait que je vais continuer quand même. Au passage, il existe des courbes spécifiques pour les bébés allaités. https://www.who.int/childgrowth/standards/chts_wfa_filles_z/fr/ Purée, j’aurais rêvé de faire cette réponse le jour où ça m’est arrivé. J’aurais rêvé de téléphoner à ma doula, ou toutes autres personnes formées au sujet de l’allaitement pour être rassurée et avoir des conseils pour surmonter ce petit obstacle. Seulement voilà, moi aussi à cette époque je manquais d’informations. Je ne savais pas où trouver du soutien et je suis ressortie de cet entretien totalement culpabilisée, me sentant incompétente pour nourrir mon enfant. J’avais reçu un conseil sur la marque de lait en poudre à acheter, mais strictement rien pour "sauver" mon allaitement. Je parlais avant de « loose control ». Et bien, c’est exactement ça le principal défi de l’allaitement : accepter de lâcher prise et faire confiance aux compétences de son enfant. Votre part du travail consiste :
La part du travail de votre bébé :
Alors si votre bébé tète souvent et de façon irrégulière selon les périodes, c’est tout à fait normal ! C’est parce qu’il doit satisfaire un grand nombre de besoins différents et gérer la production de lait qui lui est nécessaire. Faites-lui le cadeau, si précieux, de lui faire confiance. Alors, dites-moi! Et vous, quelles sont les remarques les plus surprenantes ou énervantes concernant votre allaitement ??Une précision concernant ce billet. Je parle ici de grossesses et de naissances dites à bas risque. C’est-à-dire ne présentant rien de particulier ou d’inquiétant qui nécessiterait une surveillance plus rapprochée. 1. La naissance est un processus physiologique naturel, involontaire et sécuritaire. La comparaison n’est pas gracieuse, mais vous vous en souviendrez. Le processus de l’accouchement est relativement semblable au processus d’élimination qui nous permet d’aller à selle. Contrairement à votre col de l’utérus, vous pouvez contrôler votre anus pendant un temps, mais vous ne pourrez pas vous passer d’aller aux toilettes éternellement, à un certain moment vos selles vont sortir toutes seules que vous le vouliez ou non. Allez à selle est également un processus physiologique et sécuritaire. « Sécuritaire » ne signifie pas qu’il n’y aura jamais de problème ou de très graves complications, mais que dans la grande majorité des situations cela se passe bien. En l’absence de pathologie, vous constatez que vous êtes capable d’aller à selle tout/e seul/e sans que personne ne vienne mesurer avec ses doigts la dilatation de votre anus et vous dire à quel moment pousser. Peut-être même que cela vous dérangerait quelque peu… ? Il en va de même lors d’un accouchement physiologique. Cela ne requiert pas de compétences particulières, si ce n’est d’être une femme. Et vous n’avez pas oublié comment faire, car ce savoir est inscrit dans vos cellules depuis que l’humanité est apparue. Une autre similarité entre les deux processus est l’environnement optimal pour permettre le bon fonctionnement du processus physiologique. Beaucoup de femmes s’enferment instinctivement dans les toilettes au moment de leur accouchement et ce n’est pas un hasard. Ce lieu leur procure simplement un sentiment d’intimité, de sécurité, de chaleur et une position favorable à la naissance.
2. Le processus de l’accouchement a besoin d’être respecté. Si on ne peut pas faire grand-chose pour accélérer ou améliorer le processus naturel de l’accouchement, en revanche, on peut éviter de l’entraver. En effet, trop perturbé, l’accouchement peut fortement ralentir voire carrément s’arrêter, ce qui forcément crée plus de complications. Cette possibilité de ralentir, voire stopper l’accouchement est bien utile quand il s’agit de fuir un prédateur et de se mettre à l’abri avant de continuer à accoucher. Dans nos contrées, nous sommes rarement poursuivies par un ours. Mais le fait de se sentir observée par des gens ou des machines (monitoring en continu), d’avoir peur ou de ressentir la peur des gens qui nous entourent, de devoir répondre à des questions (ce qui stimule le mental), d’avoir froid, de manquer d’intimité, d’avoir une lumière trop vive, d’être captive en ne bénéficiant pas de sa liberté de mouvement ou d’expression sont des éléments très perturbateurs qui peuvent avoir les mêmes effets que la présence d’un prédateur. Il est nécessaire que la femme satisfasse un certain nombre de ses besoins pour que la danse des hormones puisse se mettre en place et agir, afin que le processus de la naissance se déroule de façon fluide et sécuritaire.
De se sentir respectée dans ses choix. De se sentir respectée dans son rythme et celui du bébé qui est en train de naître. Que les personnes autour d’elle aient confiance dans le processus de la naissance et considèrent la femme et son bébé comme étant compétents. De bienveillance et d’amour.
D’être à l’abri du regard des gens avec qui elle n’a pas établi un lien de confiance fort. De ne pas se sentir surveillée de trop près par des gens (touchers vaginaux fréquents) ou des machines (monitoring en continu). D’avoir la liberté d’exprimer son animalité, sa femme sauvage, en bougeant et en faisant des sons, sans avoir le sentiment que cela dérange son entourage.
De lumières tamisées. Du moins de langage possible. D’une température suffisamment élevée lui permettant la nudité, la détente et le lâcher-prise. 3. Choisir le territoire de naissance
L’environnement de la naissance a donc un impact majeur, et c’est là que cela devient intéressant, car en Suisse dans le cadre d’une grossesse physiologique, c’est vous qui décidez de l’environnement dans lequel vous allez accoucher. Vous êtes responsables du choix de votre territoire de naissance. Le territoire de naissance, signifie le lieu dans lequel vous allez accoucher, ainsi que les protocoles et les personnes rattachées à ce lieu. Vous pouvez donc vous renseigner sur les différents lieux possibles (services de maternité, salles nature, maisons de naissance, domicile) et les protocoles qui y sont rattachés (touchers vaginaux fréquents ou non, approche hands off ou hands on, monitoring continu ou discontinu, ajout d’ocytocine de synthèse, …) ainsi que sur les personnes pouvant ou non être présentes de façon continue (la sage-femme, votre partenaire, votre doula). Cela vous permettra de faire un choix qui vous convienne et de respecter vos propres besoins selon votre histoire personnelle. Je vous rends attentifs au fait que le respect de vos droits n’est malheureusement pas toujours acquis et que les protocoles peuvent varier d’un hôpital à un autre, d’une maison de naissance à une autre, d’une sage-femme accoucheuse à une autre si vous donnez naissance à domicile. Alors renseignez-vous, visitez plusieurs endroits et n’hésitez pas à poser des questions. 4. Un secret bien gardé : Accoucher c’est douloureux. Oui, personne ne vous dira le contraire, quoique ? Certaines femmes, lorsque le processus physiologique de l’accouchement est respecté, sécrètent suffisamment d’hormones (dont les principales sont: ocytocine-hormone de l’attachement et du plaisir et endorphines-hormones euphorisantes et anesthésiantes) pour transformer radicalement leur façon de vivre les contractions. Alors, c’est clair que ça n’a rien à voir avec une péridurale qui vous coupe toutes sensations ou presque à partir du bas ventre. Vous ressentirez toutes les contractions de façon très intense. Mais une fois vos hormones pleinement en action, elles auront un premier effet qui vous permettra de vous déconnecter de votre néocortex, à savoir la partie de votre cerveau qui gère votre mental. Cela a pour conséquence bénéfique de diminuer la peur et la perception de la douleur. Puis le deuxième effet bénéfique de vos hormones sera de vous connecter à votre cerveau primitif, là où se trouve votre instinct. Et c’est cette partie de vous qui sait exactement quand, quoi et comment faire pour mettre au monde votre bébé. Grâce à la puissance de vos hormones, votre état de conscience sera modifié, votre interprétation des sensations créées par les contractions sera donc très différente. Les sensations vous serviront de guide pour savoir quelle position adopter. Vous pourrez alors peut-être ressentir votre bébé qui glisse à l’intérieur de votre bassin, jusqu’à ce que vous puissiez le (a)cueillir à son arrivée. En respectant la physiologie de l’accouchement, certaines femmes vivent même parfois des accouchements extatiques. Oui, oui, ça existe vraiment! Et je fais partie de celles qui peuvent en témoigner. Je n’aurai jamais imaginé cela possible. Je vous en parlerai peut-être plus en détail dans un prochain billet. La réponse à votre question est donc un grand OUI, mille fois oui, vous avez tout en vous pour enfanter votre bébé et le placenta qui vient avec. Les doulas sont là pour vous encourager à vous informer, vous écouter, vous soutenir, révéler vos ressources et mettre en avant vos compétences. Alors si vous avez envie d’être actrice/acteur de votre accouchement n’hésitez pas à prendre contact. Votre doula Valérie Ce n’est pas le seul, mais c’est sans doute l’un des plus "gros" 😊 mythes concernant l’accouchement.
Combien de maman sont venues vers moi l’air angoissées en me disant que leur gynécologue leur avait dit qu’elles allaient avoir un « gros bébé ». Les estimations de poids faites lors des échographies laissent place à toutes sortes de peurs, en particulier celles de l’équipe médicale qui souvent s’empresse de vous proposer une provocation ou une césarienne. La première chose à prendre en compte, c’est que le « gros poids » de votre bébé n’est qu’une estimation. Ce calcul a une marge d’erreur ! Votre gynécologue pourra vous le confirmer, cette marge d’erreur est en moyenne de plus ou moins 10%. Ce qui est énorme, et l’erreur peut possiblement être plus élevée encore. Prenez le cas d’un bébé qui pèse 4 kg. Son poids estimé par échographie aurait pu être 3.6kg ou 4.4kg ce qui laisse potentiellement 800gr de latitude. Je vous laisse imaginer la différence dans votre état d’esprit si juste avant d’accoucher, on vous annonce que votre bébé pèse 3,6kg ou alors 4,4 kg. Pourtant il s’agit de la même estimation et du même bébé. Ces chiffres ne sont qu’une approximation et ils sont rarement justes ! Alors les discours interventionnistes du type « Vous ne pourrez pas accoucher sans aide » ou « c’est vous qui voyez si vous voulez prendre ce risque pour vous et votre bébé » sont à relativiser. Votre bassin et votre vagin sont capables d’une adaptation que vous ne pouvez même pas soupçonner. En effet pendant la grossesse, et particulièrement au cours du 3ème trimestre, votre corps sécrète de la relaxine, une hormone qui confère souplesse et élasticité à tous vos tissus et articulations. A une certaine époque, il était d’usage de faire une pelvimétrie (mesure du bassin) dès que madame semblait menue et/ou que le bébé était soupçonné d’être « gros ». Ceci afin de s’assurer que le bébé pourrait passer au travers du bassin de sa mère. Cela ne se fait plus que dans de rares cas. Car les équipes médicales se sont aperçues que les articulations du bassin étaient capables de bouger durant l’accouchement, de sorte à augmenter considérablement le diamètre par lequel le bébé passe. La place que votre bébé aura pour passer le jour "J" n’est donc pas réellement prédictible. Et les os du crâne de votre bébé eux aussi font preuve de souplesse pour s’adapter à l’espace dont ils disposent et ce sans conséquences néfastes. Le crâne de votre bébé reprendra une forme harmonieuse dans les jours qui suivent la naissance. Le poids de votre bébé ne rendra pas votre accouchement plus long ou douloureux. Ce n’est pas le fait que le corps de votre bébé soit potelé qui rendra sa sortie plus longue ou difficile. C’est plutôt son périmètre crânien ou plus encore la position dans laquelle il va présenter sa tête qui va jouer sur la sensation d’étirement de votre vagin. Vous pouvez donc accoucher difficilement d’un bébé de 2,9kg ou facilement d’un bébé de 4,3kg. Votre propre position aura aussi un impact majeur sur vos sensations et la facilité avec laquelle votre bébé va naître. Les positions de types accroupies, debout, assises sur une chaise Maya, ou à quatre pattes sont facilitatrices. Elles utilisent la force de la gravité qui est un atout majeur et laissent libre les articulations de votre bassin qui peuvent ainsi s’étirer plus facilement. Ces positions diminuent les sensations douloureuses, elles permettent à votre bébé de sortir plus rapidement et protègent votre périnée. La nature est ainsi faite : c’est vous qui fabriquez votre bébé, et il sera adapté à votre corps. A priori, vous portez le bébé que vous serez capable de mettre au monde. Une complication que craint l’équipe médicale, c’est la dystocie des épaules. C’est un problème grave qui nécessite une manœuvre obstétricale. Dans certains cas le pronostic vital peut être engagé. Ce problème est très rare, mais il est plus présent en cas de macrosomie fœtale (gros bébé). Raison pour laquelle, les gynécologues préfèrent intervenir « au cas où » dans les grossesses où il y a une suspicion de macrosomie. N’hésitez pas à dialoguer avec votre gynécologue et/ou l’ équipe qui vous entoure. Souvent, à vouloir trop prévenir des risques hypothétiques, on crée d’autres complications, car une intervention en amène fréquemment une autre. |
BienvenueL’accouchement naturel vous attire. Toutefois vous avez quelques craintes et questions quant à ce que cela implique. Archives
Juin 2022
Catégories |