Lorsqu’un bébé boit au biberon une préparation lactée, il est marqué sur la boîte de lait artificiel la quantité exacte à lui donner par biberon et en tout par 24h. Cela permet le contrôle «total» de la situation. A la fin de la journée vous saurez exactement ce qu’il a bu, de ce qu’il n’a pas bu. Si vous avez fait le choix d’allaiter, la situation est tout autre. Pour commencer pas de boîte pour vous dire la quantité et le nombre de fois par jour où vous devez lui donner à manger ! Un total loose control !!! 😮😮😮 En revanche, vous aurez droit à une multitude de gens, des professionnels de la santé, des membres de la famille, des connaissances et même des inconnus qui vont vous donner leurs avis sur la question. Et vous savez quoi, vous serez toujours en train de faire faux ! Les remarques vont pleuvoir. Je vous fais part d’un petit florilège (de remarques vécues par moi et d’autres mamans) et des réponses « rêvées » de ma part. -Mais enfin, il faut donner des horaires à votre bébé et espacer les tétées de 4 heures, sinon vous n’aurez plus de vie! -Ben, tiens je n’avais pas remarqué que mon bébé avait déjà une montre accrochée à son poignet… -Il pleure beaucoup votre bébé et en plus il ne fait pas encore ses nuits. C'est que votre lait ne doit pas être assez riche, il a sûrement faim… - Mais oui, je ne vous avais pas dit, j’avais justement prévu de laisser mourir de faim ! - Il est pendu à votre sein ce petit, vous allez en faire un capricieux. - C’est clair, je ne sais pas pourquoi je le laisse téter. J’aurai mieux fait de l’envoyer se faire voir ou peut-être que c’est vous que je devrais aller envoyer se faire voir... Le milieu médical ne fait pas exception. Malheureusement, les remarques sur l'allaitement dans ce cadre-là qui fait figure d'autorité, conduisent souvent à une interruption ou à un allaitement complété avec du lait artificiel. -Madame, votre bébé est au-dessus de sa courbe de poids. Vous aimez sans doute beaucoup l’avoir accroché à votre sein (petit clin d’œil), mais il va falloir vous calmer un peu, apprendre à le lâcher… -Mais oui, pourquoi je n’y avais pas pensé plus tôt. Je vais lui arracher mon sein de la bouche et lui apprendre un peu la vie à ce morveux, hein, quand même ! Je ne sais pas vous, mais je trouve que c'est typiquement le genre de remarque derrière laquelle se cache le tabou de l'inceste. Et passé les six mois de l'enfant, ce genre d'insinuations commence à pleuvoir. -Madame, votre bébé a baissé sa courbe de poids. Il va falloir accepter que vous n’avez pas assez de lait et passer au biberon. - Ah, et vous, vous allez devoir accepter que vous n’avez pas d’expérience en matière d’allaitement et le fait que je vais continuer quand même. Au passage, il existe des courbes spécifiques pour les bébés allaités. https://www.who.int/childgrowth/standards/chts_wfa_filles_z/fr/ Purée, j’aurais rêvé de faire cette réponse le jour où ça m’est arrivé. J’aurais rêvé de téléphoner à ma doula, ou toutes autres personnes formées au sujet de l’allaitement pour être rassurée et avoir des conseils pour surmonter ce petit obstacle. Seulement voilà, moi aussi à cette époque je manquais d’informations. Je ne savais pas où trouver du soutien et je suis ressortie de cet entretien totalement culpabilisée, me sentant incompétente pour nourrir mon enfant. J’avais reçu un conseil sur la marque de lait en poudre à acheter, mais strictement rien pour "sauver" mon allaitement. Je parlais avant de « loose control ». Et bien, c’est exactement ça le principal défi de l’allaitement : accepter de lâcher prise et faire confiance aux compétences de son enfant. Votre part du travail consiste :
La part du travail de votre bébé :
Alors si votre bébé tète souvent et de façon irrégulière selon les périodes, c’est tout à fait normal ! C’est parce qu’il doit satisfaire un grand nombre de besoins différents et gérer la production de lait qui lui est nécessaire. Faites-lui le cadeau, si précieux, de lui faire confiance. Alors, dites-moi! Et vous, quelles sont les remarques les plus surprenantes ou énervantes concernant votre allaitement ??
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Une précision concernant ce billet. Je parle ici de grossesses et de naissances dites à bas risque. C’est-à-dire ne présentant rien de particulier ou d’inquiétant qui nécessiterait une surveillance plus rapprochée. 1. La naissance est un processus physiologique naturel, involontaire et sécuritaire. La comparaison n’est pas gracieuse, mais vous vous en souviendrez. Le processus de l’accouchement est relativement semblable au processus d’élimination qui nous permet d’aller à selle. Contrairement à votre col de l’utérus, vous pouvez contrôler votre anus pendant un temps, mais vous ne pourrez pas vous passer d’aller aux toilettes éternellement, à un certain moment vos selles vont sortir toutes seules que vous le vouliez ou non. Allez à selle est également un processus physiologique et sécuritaire. « Sécuritaire » ne signifie pas qu’il n’y aura jamais de problème ou de très graves complications, mais que dans la grande majorité des situations cela se passe bien. En l’absence de pathologie, vous constatez que vous êtes capable d’aller à selle tout/e seul/e sans que personne ne vienne mesurer avec ses doigts la dilatation de votre anus et vous dire à quel moment pousser. Peut-être même que cela vous dérangerait quelque peu… ? Il en va de même lors d’un accouchement physiologique. Cela ne requiert pas de compétences particulières, si ce n’est d’être une femme. Et vous n’avez pas oublié comment faire, car ce savoir est inscrit dans vos cellules depuis que l’humanité est apparue. Une autre similarité entre les deux processus est l’environnement optimal pour permettre le bon fonctionnement du processus physiologique. Beaucoup de femmes s’enferment instinctivement dans les toilettes au moment de leur accouchement et ce n’est pas un hasard. Ce lieu leur procure simplement un sentiment d’intimité, de sécurité, de chaleur et une position favorable à la naissance.
2. Le processus de l’accouchement a besoin d’être respecté. Si on ne peut pas faire grand-chose pour accélérer ou améliorer le processus naturel de l’accouchement, en revanche, on peut éviter de l’entraver. En effet, trop perturbé, l’accouchement peut fortement ralentir voire carrément s’arrêter, ce qui forcément crée plus de complications. Cette possibilité de ralentir, voire stopper l’accouchement est bien utile quand il s’agit de fuir un prédateur et de se mettre à l’abri avant de continuer à accoucher. Dans nos contrées, nous sommes rarement poursuivies par un ours. Mais le fait de se sentir observée par des gens ou des machines (monitoring en continu), d’avoir peur ou de ressentir la peur des gens qui nous entourent, de devoir répondre à des questions (ce qui stimule le mental), d’avoir froid, de manquer d’intimité, d’avoir une lumière trop vive, d’être captive en ne bénéficiant pas de sa liberté de mouvement ou d’expression sont des éléments très perturbateurs qui peuvent avoir les mêmes effets que la présence d’un prédateur. Il est nécessaire que la femme satisfasse un certain nombre de ses besoins pour que la danse des hormones puisse se mettre en place et agir, afin que le processus de la naissance se déroule de façon fluide et sécuritaire.
De se sentir respectée dans ses choix. De se sentir respectée dans son rythme et celui du bébé qui est en train de naître. Que les personnes autour d’elle aient confiance dans le processus de la naissance et considèrent la femme et son bébé comme étant compétents. De bienveillance et d’amour.
D’être à l’abri du regard des gens avec qui elle n’a pas établi un lien de confiance fort. De ne pas se sentir surveillée de trop près par des gens (touchers vaginaux fréquents) ou des machines (monitoring en continu). D’avoir la liberté d’exprimer son animalité, sa femme sauvage, en bougeant et en faisant des sons, sans avoir le sentiment que cela dérange son entourage.
De lumières tamisées. Du moins de langage possible. D’une température suffisamment élevée lui permettant la nudité, la détente et le lâcher-prise. 3. Choisir le territoire de naissance
L’environnement de la naissance a donc un impact majeur, et c’est là que cela devient intéressant, car en Suisse dans le cadre d’une grossesse physiologique, c’est vous qui décidez de l’environnement dans lequel vous allez accoucher. Vous êtes responsables du choix de votre territoire de naissance. Le territoire de naissance, signifie le lieu dans lequel vous allez accoucher, ainsi que les protocoles et les personnes rattachées à ce lieu. Vous pouvez donc vous renseigner sur les différents lieux possibles (services de maternité, salles nature, maisons de naissance, domicile) et les protocoles qui y sont rattachés (touchers vaginaux fréquents ou non, approche hands off ou hands on, monitoring continu ou discontinu, ajout d’ocytocine de synthèse, …) ainsi que sur les personnes pouvant ou non être présentes de façon continue (la sage-femme, votre partenaire, votre doula). Cela vous permettra de faire un choix qui vous convienne et de respecter vos propres besoins selon votre histoire personnelle. Je vous rends attentifs au fait que le respect de vos droits n’est malheureusement pas toujours acquis et que les protocoles peuvent varier d’un hôpital à un autre, d’une maison de naissance à une autre, d’une sage-femme accoucheuse à une autre si vous donnez naissance à domicile. Alors renseignez-vous, visitez plusieurs endroits et n’hésitez pas à poser des questions. 4. Un secret bien gardé : Accoucher c’est douloureux. Oui, personne ne vous dira le contraire, quoique ? Certaines femmes, lorsque le processus physiologique de l’accouchement est respecté, sécrètent suffisamment d’hormones (dont les principales sont: ocytocine-hormone de l’attachement et du plaisir et endorphines-hormones euphorisantes et anesthésiantes) pour transformer radicalement leur façon de vivre les contractions. Alors, c’est clair que ça n’a rien à voir avec une péridurale qui vous coupe toutes sensations ou presque à partir du bas ventre. Vous ressentirez toutes les contractions de façon très intense. Mais une fois vos hormones pleinement en action, elles auront un premier effet qui vous permettra de vous déconnecter de votre néocortex, à savoir la partie de votre cerveau qui gère votre mental. Cela a pour conséquence bénéfique de diminuer la peur et la perception de la douleur. Puis le deuxième effet bénéfique de vos hormones sera de vous connecter à votre cerveau primitif, là où se trouve votre instinct. Et c’est cette partie de vous qui sait exactement quand, quoi et comment faire pour mettre au monde votre bébé. Grâce à la puissance de vos hormones, votre état de conscience sera modifié, votre interprétation des sensations créées par les contractions sera donc très différente. Les sensations vous serviront de guide pour savoir quelle position adopter. Vous pourrez alors peut-être ressentir votre bébé qui glisse à l’intérieur de votre bassin, jusqu’à ce que vous puissiez le (a)cueillir à son arrivée. En respectant la physiologie de l’accouchement, certaines femmes vivent même parfois des accouchements extatiques. Oui, oui, ça existe vraiment! Et je fais partie de celles qui peuvent en témoigner. Je n’aurai jamais imaginé cela possible. Je vous en parlerai peut-être plus en détail dans un prochain billet. La réponse à votre question est donc un grand OUI, mille fois oui, vous avez tout en vous pour enfanter votre bébé et le placenta qui vient avec. Les doulas sont là pour vous encourager à vous informer, vous écouter, vous soutenir, révéler vos ressources et mettre en avant vos compétences. Alors si vous avez envie d’être actrice/acteur de votre accouchement n’hésitez pas à prendre contact. Votre doula Valérie Ce n’est pas le seul, mais c’est sans doute l’un des plus "gros" 😊 mythes concernant l’accouchement.
Combien de maman sont venues vers moi l’air angoissées en me disant que leur gynécologue leur avait dit qu’elles allaient avoir un « gros bébé ». Les estimations de poids faites lors des échographies laissent place à toutes sortes de peurs, en particulier celles de l’équipe médicale qui souvent s’empresse de vous proposer une provocation ou une césarienne. La première chose à prendre en compte, c’est que le « gros poids » de votre bébé n’est qu’une estimation. Ce calcul a une marge d’erreur ! Votre gynécologue pourra vous le confirmer, cette marge d’erreur est en moyenne de plus ou moins 10%. Ce qui est énorme, et l’erreur peut possiblement être plus élevée encore. Prenez le cas d’un bébé qui pèse 4 kg. Son poids estimé par échographie aurait pu être 3.6kg ou 4.4kg ce qui laisse potentiellement 800gr de latitude. Je vous laisse imaginer la différence dans votre état d’esprit si juste avant d’accoucher, on vous annonce que votre bébé pèse 3,6kg ou alors 4,4 kg. Pourtant il s’agit de la même estimation et du même bébé. Ces chiffres ne sont qu’une approximation et ils sont rarement justes ! Alors les discours interventionnistes du type « Vous ne pourrez pas accoucher sans aide » ou « c’est vous qui voyez si vous voulez prendre ce risque pour vous et votre bébé » sont à relativiser. Votre bassin et votre vagin sont capables d’une adaptation que vous ne pouvez même pas soupçonner. En effet pendant la grossesse, et particulièrement au cours du 3ème trimestre, votre corps sécrète de la relaxine, une hormone qui confère souplesse et élasticité à tous vos tissus et articulations. A une certaine époque, il était d’usage de faire une pelvimétrie (mesure du bassin) dès que madame semblait menue et/ou que le bébé était soupçonné d’être « gros ». Ceci afin de s’assurer que le bébé pourrait passer au travers du bassin de sa mère. Cela ne se fait plus que dans de rares cas. Car les équipes médicales se sont aperçues que les articulations du bassin étaient capables de bouger durant l’accouchement, de sorte à augmenter considérablement le diamètre par lequel le bébé passe. La place que votre bébé aura pour passer le jour "J" n’est donc pas réellement prédictible. Et les os du crâne de votre bébé eux aussi font preuve de souplesse pour s’adapter à l’espace dont ils disposent et ce sans conséquences néfastes. Le crâne de votre bébé reprendra une forme harmonieuse dans les jours qui suivent la naissance. Le poids de votre bébé ne rendra pas votre accouchement plus long ou douloureux. Ce n’est pas le fait que le corps de votre bébé soit potelé qui rendra sa sortie plus longue ou difficile. C’est plutôt son périmètre crânien ou plus encore la position dans laquelle il va présenter sa tête qui va jouer sur la sensation d’étirement de votre vagin. Vous pouvez donc accoucher difficilement d’un bébé de 2,9kg ou facilement d’un bébé de 4,3kg. Votre propre position aura aussi un impact majeur sur vos sensations et la facilité avec laquelle votre bébé va naître. Les positions de types accroupies, debout, assises sur une chaise Maya, ou à quatre pattes sont facilitatrices. Elles utilisent la force de la gravité qui est un atout majeur et laissent libre les articulations de votre bassin qui peuvent ainsi s’étirer plus facilement. Ces positions diminuent les sensations douloureuses, elles permettent à votre bébé de sortir plus rapidement et protègent votre périnée. La nature est ainsi faite : c’est vous qui fabriquez votre bébé, et il sera adapté à votre corps. A priori, vous portez le bébé que vous serez capable de mettre au monde. Une complication que craint l’équipe médicale, c’est la dystocie des épaules. C’est un problème grave qui nécessite une manœuvre obstétricale. Dans certains cas le pronostic vital peut être engagé. Ce problème est très rare, mais il est plus présent en cas de macrosomie fœtale (gros bébé). Raison pour laquelle, les gynécologues préfèrent intervenir « au cas où » dans les grossesses où il y a une suspicion de macrosomie. N’hésitez pas à dialoguer avec votre gynécologue et/ou l’ équipe qui vous entoure. Souvent, à vouloir trop prévenir des risques hypothétiques, on crée d’autres complications, car une intervention en amène fréquemment une autre. |
BienvenueL’accouchement naturel vous attire. Toutefois vous avez quelques craintes et questions quant à ce que cela implique. Archives
Juin 2023
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