De la même manière que l'on prend soin d'un nouveau-né qui vient de faire un long voyage, il est naturel de prendre soin de sa mère.
Sa maman a, elle aussi, fait un long voyage. Elle est, bien souvent, allée au delà d'elle-même. Sa maman aussi est une nouvelle-née, une nouvelle femme, une nouvelle mère. Avec une ouverture, probablement, jamais égalée de toutes les différentes couches de son être mental, spirituel, émotionnel et physique. De la même manière qu'elle tend l'oreille aux bruits de son bébé, je l'écoute. De la même manière qu'elle étanche la soif de son nouveau-né, je lui offre à boire. De la même manière que ses mains câlinent son enfant, je la masse. De la même manière qu'elle berce son tout petit pour qu'il puisse relâcher ses tensions, je la berce à mon tour à l'aide d'un châle. De la même manière qu'elle serre son bébé contre son cœur pour le rassurer et l'aimer, je l'enveloppe et fais quelques serrages, pour qu'elle se sente contenue, soutenue par ma présence et par la terre mère. Pour qu'elle puisse se rassembler, sentir les contours de son corps physique se redessiner. Une image qui me vient aussi, c'est que je lui redonne les sensations qu'elle a connu dans son placenta, son cocon d'origine. La sensation d'être contenue, en légère apesanteur, chaleureusement bercée et nourrie au sens propre comme au figuré. La musique, les vibrations des bols et le cacao accompagnent ce temps pour elle, pour qu'elle puisse se déposer, pour qu'elle puisse embrasser sa nouvelle réalité dans ce qu'elle a de plus cru et aussi de plus merveilleux. La maternité est l'expérience des extrêmes. Elle réunit la mort et la vie, le Ying et le Yang. Les mères maternent dans le monde visible lorsqu'elles ont ce privilège. Elles savent aussi materner dans l'invisible lorsque leur petit bébé est mort ou n'a pu trouver le chemin de la matière. Il y a peu, une femme qui n'a pas connu de grossesse, m'a dit qu'elle avait 2 enfants. Qu'elle sentait clairement leurs présences dans l'invisible. Je l'ai sentie mère à part entière. C'est une énergie qui est en chacun de nous. Après la naissance de son bébé, une autre femme m'a dit, avec une intensité rare, avoir le sentiment de s'être trouvée, d'avoir trouvé sa place. Je suis tellement profondément touchée par ces moments partagés, car ils sont remplis d'amour, de larmes et de force. Ils sont authentiques, et c'est pour moi le chemin qui mène à notre sacralité. Une gratitude infinie à toutes ces femmes et ces couples qui me font confiance pour partager un bout de leur chemin. Merci aux partenaires qui prennent soin de leur nouveau-né et de leur nouvelle-née pendant ces moments précieux. www.doula-valerie.ch www.doula-valerie.ch Blog
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Elles sont tellement belles, majestueuses, rebelles et souveraines, les vaches d'Hérens.
J'entends parfois les femmes qui renoncent dès le départ à leur allaitement, dire qu'elles ne veulent pas être une vache. Je ne suis pas naïve et je sais que derrière cette phrase se cachent tout un tas d'autres raisons complexes et personnelles. Toutefois, cette image de la vache est intéressante, car elle n'a de négatif, que ce que les hommes en ont fait. A priori, une mère mammifère qui allaite son petit n'a rien de choquant, ni de dégradant. C'est ce que les hommes en ont fait qui est dégradant. A savoir : l'industrialisation et la commercialisation de cette lactation chez les vaches, en les séparant de leur veaux. Ce que je trouve surprenant dans cette comparaison avec les vaches, c'est qu'elle s'interrompt toujours à l'allaitement. Pourtant, si je poursuis cette réflexion, et bien je peux vous affirmer que la comparaison ne s'arrête malheureusement pas là. La manière dont les vaches et les femmes qui enfantent sont traitées a plus de points communs qu'il n'y paraît au premier abord. Je parle ici des vaches qui sont exploitées de façon industrielle et intensive. Les vaches, tout comme les femmes, font partie des mammifères dont on perturbe et industrialise le plus la naissance. Tout comme les femmes, elles sont la majeure partie du temps entravées dans leurs mouvements, car elles sont toutes les deux attachées au moment de la mise au monde. L'une au monitoring, perfusions et étriers, l'autre à son étable. Les raisons sont en grande partie les mêmes, à savoir le contrôle sous couvert de sécurité. Le résultat est également le même. La mise au monde est bien plus difficile sans le concours du mouvement. Leurs intimités sont perturbées par un ou des observateurs, ainsi qu'une lumière artificielle. Là aussi l'effet est très similaire. La danse hormonale qui se met en place grâce à un état modifié de conscience favorisé par la pénombre et l'intimité ne peut pas se produire correctement. Des mains pénètrent leurs vagins "pour leur bien", afin "d'évaluer" l'avancée de la naissance, sans avoir conscience que cela la ralentit encore plus. Quelques fois ces mains percent la poche des eaux. Je pourrais encore citer d'autres exemples. J'ai pris le parti de ne pas parler ici des aspects médicamenteux. Une fois la naissance suffisamment entravée, vient le moment d'intervenir de façon encore plus active, pour palier "aux défaillances" des unes et des autres. C'est à ce moment que l'on sort des instruments métalliques impressionnants. Les chaînes pour les vaches, les forceps pour les femmes. Certains éleveurs possèdent encore la sagesse de laisser leurs vaches vêler dans leur parc et de les surveiller au loin sans les déranger. Ils ont moins à intervenir, moins de chaînes, etc. Une fois né, le bébé est retiré de sa mère. Définitivement pour les vaches laitières, momentanément pour "les premiers soins" au moment crucial de l'attachement pour les femmes. Chez les humains la séparation, bien que momentanée sera actées à maintes reprises. Tout d'abord avec la section du cordon ombilical avant la naissance du placenta, puis les divers examens comme la première pesée, la mesure, le bain souvent prématuré, l'habillement immédiat du bébé, et la mise dans une boîte en plastique à roulettes (berceau de maternité). La culpabilisation concernant le fait de dormir avec son enfant, voir l'ordre de le remettre dans sa boîte. Les pesées incessantes effectuées par une autorité tierce suggérant que sa mère ne serait pas en mesure d'allaiter, pas en mesure de déceler une éventuelle difficulté. Tout ce dont je viens de parler n'est pas constitutif des vaches ou des femmes. C'est seulement ce que nous avons fait d'elles, et de la naissance. Avec ce : " Je ne veux pas être une vache." D'un premier abord, les femmes semblent seulement rejeter leur animalité pourtant inhérente à notre humanité. Mais inconsciemment ou non, c'est en réalité l'oppression subie qu'elles rejettent. C'est l'industrialisation, la séparation, la déshumanisation qui mène à la chosification ainsi que l'hypersexualisation qui sont en jeux. Les vaches valent mieux que cela, non ? Et nous, quand est-ce qu'on se dira que nous valons mieux que cela en tant qu'humains ? La prochaine fois que vous contemplerez une vache, pensez à ce qu'elle incarne depuis la nuit des temps. Créature mammifère souveraine, symbole de fertilité, dont les cornes qui la couronnent symbolisent son lien avec le divin, tout comme le cordon ombilical pour le veau ou le bébé. N'est-ce pas d'ailleurs intéressant de constater que les vaches exploitées de façon industrielle et intensive soient systématiquement écornées, tout comme nos bébés sont systématiquement coupés prématurément de leur cordon. La vache puisse-t-elle, nous faire don de sa force, de son courage, de sa robustesse, de son agilité, de son abondance, et de sa couronne, afin que nous puissions réclamer notre humanité tout en allaitant nos petits. www.doula-valerie.ch Les rituels sauvent la vie. Celles qui sont passées par de grandes initiations et qui ont eu la sagesse de ritualiser le savent.
Les rituels permettent de symboliquement marquer les étapes de nos vies et d'ouvrir notre conscience aux changements. Ils nous raccrochent à la matière tout en nous permettant de nous connecter au subtil. Ils nous relient les uns aux autres. Ils relient nos corps et nos âmes. Ils nous relient à la terre, à l'eau, à l'air et au feu de la Vie. Ils permettent d'honorer la vie que ce soit pour sa beauté, sa lumière, sa grâce, sa laideur, son injustice et ces ombres. Ce sont des phares qui nous éclairent quand nous sommes dans les ténèbres, ils ne nous disent pas où aller mais nous permettent de voir le chemin déjà parcouru. Nous rappelle que si nous sommes venues jusque-là, nous pourrons certainement faire quelques pas de plus et en sortir grandies. Ce sont des ancres lorsque la tempête fait rage et que l'on perd pied. Ce rituel de cataplasme au henné et une très belle façon de se relier à son corps, ses racines et de se réaligner. C'est un soin hydratant et la belle couleur rouge orangé qu'il dépose sur la peau et un rappel quotidien qui permet l'enracinement. Cette belle couleur à chaque fois que nous l'apercevons cachée sous la plante de nos pieds, nous fait nous souvenir de notre incarnation terrestre, et nous permet de marcher en conscience, un pas après l'autre, solidement ancrées malgré les intempéries de la vie et du post-natal en particulier. De toute évidence, ce type de soin est très ancien. Je n'en connais pas l'origine exacte. Il m'a été transmis par Fanny Meier, qui l'a elle même reçu de Fabienne Mollard, et ainsi de suite. Merci pour cette transmission. |
BienvenueL’accouchement naturel vous attire. Toutefois vous avez quelques craintes et questions quant à ce que cela implique. Archives
Septembre 2022
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